Signature de la Charte de Participation des Jeunes à la politique 1er février 2024

Monsieur le Ministre,

Madame la secrétaire d’État,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents de partis,

Mesdames et Messieurs,

Je me réjouis de votre présence à toutes et à tous, mais je tiens tout particulièrement à saluer les plus jeunes d'entre nous. Vous êtes en effet la raison pour laquelle nous sommes réunis ici aujourd'hui. Et pour une fois, vous avez le droit de… déserter les bancs de l'école.

Mesdames et Messieurs: les jeunes et la politique… ce n'est pas une histoire qui coule de source. Si l'on en croit certains rapports et certains médias, la relation entre ces deux mondes serait pire que celle de "l'eau et du feu"; et la génération du futur se caractériserait par une certaine apathie vis-à-vis du monde politique. Aux yeux de certains jeunes, nous, les responsables politiques, ne formons qu'un groupe d'anciens en costume-cravate qui prennent des décisions sans les consulter et hypothèquent leur avenir.

Pourtant, il me suffit de regarder Naomi Izabela, qui constitue la preuve du contraire et démontre que les jeunes s'intéressent bel et bien à la politique. Par son initiative, cette jeune Anversoise tellement passionnée a réussi à rassembler aujourd'hui, au Parlement, une série de présidentes et présidents de partis et de responsables politiques de premier plan, que bien des émissions politiques et bien des journalistes politiques pourraient lui envier.

Il est donc faux de dire que la jeunesse ne s'intéresse pas à la politique. Nous le constatons au sein de cette assemblée. Chaque semaine, nous accueillons à la Chambre, tout comme d'autres parlements d'ailleurs, des centaines de jeunes étudiants, qui viennent découvrir les rouages de la démocratie. Ils rencontrent ainsi souvent des députés de leur région et ont l'occasion de les interroger sur leur travail. Et lors des prochaines vacances de carnaval, nos salles seront, par exemple, occupées durant toute une semaine par une autre initiative: le Jeugd Parlement Jeunesse.

En tant qu'institutions politiques, nous nous devons évidemment aussi de nous investir pour informer les jeunes sur la politique, de manière adéquate et objective. Dans ce cadre, nous coopérons par exemple avec Inforjeunes pour inviter des jeunes ici, dans l'hémicycle, à enfiler l'habit de parlementaire: ainsi, le temps d'une demi-journée, ils ont l'occasion de fonder un parti, de choisir des thèmes prioritaires et ensuite, de défendre et de faire voter leurs propositions dans l'hémicycle. Tout comme nous le faisons. À la différence près que le processus est souvent… un peu plus long pour nous. La Chambre – comme le Parlement flamand – coopère également avec la plateforme WatWat, qui fournit aux jeunes des réponses à toutes les questions qu'ils se posent à propos de leurs premières expériences. Et aller voter fait partie de ces "premières fois".

À propos d'élections, je ne vous apprendrai rien en disant que 2024 sera une échéance électorale importante, avec des scrutins aux échelons fédéral, régional, européen et local.  En outre, notre pays assure la présidence du Conseil de l'Union européenne depuis le 1^er janvier. Les parlements jouent un rôle à cet égard. Sur le site internet consacré à la dimension parlementaire, nous couvrons les différentes conférences auxquelles nous associons des étudiants dans l’organisation. Par le biais du blog, nous montrons aux jeunes comment l'Europe et la politique influent sur leur vie de tous les jours.

Cette succession d'élections est également la raison pour laquelle la dernière édition du magazine de la Chambre est un numéro "Spécial élections". Les lecteurs y découvriront comment voter valablement, mais aussi ce que signifie "être candidat", et ce qui se passe après les élections.  Pour nous, tout cela paraît évident, mais cette année, pas moins d'un million de jeunes iront voter pour la première fois. La parution de ce magazine vient à peine d'être annoncée que nous devons déjà augmenter le tirage initialement prévu en raison du grand nombre de demandes. Les jeunes s'intéressent donc bel et bien à la politique.

Toutes ces belles initiatives visent à impliquer les jeunes dans la politique. Il n'en reste pas moins qu'une demande comme celle que nous a adressée Naomi Izabela fait réfléchir. Au sein de notre Parlement – mais aussi au sein des parlements régionaux – de nombreux débats sont consacrés au travail législatif. En commission, nous organisons des auditions avec divers experts et organisations (ou groupes de pression) qui nous livrent leur vision sur la thématique à traiter. Or un groupe est généralement oublié dans ces discussions: les jeunes. Nous nous posons trop peu la question de savoir quels seront les effets de telle ou telle proposition sur la jeunesse.

Certains diront que la jeunesse est une matière régionale. Ce n'est pas un argument. Il est vrai que bon nombre d'aspects qui concernent les jeunes de près – comme l'enseignement ou le sport – constituent des compétences communautaires. Cependant, tout autant de décisions prises ici ont également un impact (indirect) sur la vie des jeunes (en matière de transports, de télécommunications, d'environnement,…). Les jeunes doivent, dès lors, également pouvoir faire entendre leur voix dans le débat.

Je leur laisse le soin de déterminer comment ils souhaitent s'exprimer.  Et c'est pourquoi je cède volontiers la parole à l'initiatrice du projet, Naomi Izabela, qui sera beaucoup plus à même d'expliquer comment l'idée a germé, comment elle a finalement abouti à cette charte sur la participation des jeunes et pourquoi celle-ci est si importante pour les générations actuelles et futures.

Je voudrais conclure en réaffirmant mon soutien le plus vif à ce type de démarches, en femme politique convaincue que toutes les générations ont leur mot à dire pour mieux administrer la Cité.  En me rappelant mes premiers pas en politique, je vois avec joie des jeunes emprunter cette même voie et assurer ainsi la continuité du combat démocratique. Plein succès !