Discours Commémoration des Attentats Séance plénière du 24 mars 2022

Cher.es Collègues,

Les commémorations sont importantes parce qu’elles nous donnent non seulement l’occasion d’honorer les victimes, dans toute leur diversité, mais aussi parce qu’elles nous rappellent les conséquences tragiques de la haine, de l’extrémisme et du fondamentalisme.

Horreur et barbarie. Ce sont les deux mots qui s’appliquent à la journée glaçante du 22 mars 2016, au cours de laquelle nous avons toutes et tous assisté, impuissants, incrédules à une véritable surenchère dans la terreur.

Souvenons-nous. Trois attentats-suicides coordonnés eurent lieu à 07h58 puis à 09h11 : deux à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, et un à la station de métro Maelbeek. Trente-deux femmes et hommes furent tués et 340 personnes blessées. L’État islamique a rapidement revendiqué la responsabilité de ces attentats. Ce jour-là, la vie publique dans notre pays s’est collectivement arrêtée. Nous nous souvenons toutes et tous de ce silence pesant dans les rues de Bruxelles et de la présence de militaires à plusieurs endroits. Rappelons-nous aussi de tous ces messages de soutien aux victimes, ces messages d’incompréhension, de désarroi, de colère, mais aussi d’appel à la paix devant la Bourse à Bruxelles. Nous nous souvenons également des bougies allumées, des fleurs déposées et des dessins réalisés à la craie sur le sol.

Ces attentats constituent l’attaque la plus meurtrière en Belgique depuis la Seconde Guerre Mondiale. La vague de l’émotion est toujours aussi forte et laisse derrière elle des familles déchirées et des vies à jamais brisées.

Ces femmes et ces hommes étaient infirmier, avocat, enseignant, musicien, informaticien, ingénieur, étudiant, … Les victimes étaient de nationalité américaine, mexicaine, néerlandaise, indienne, congolaise, suédoise, italienne, polonaise, … Elles se rendaient au travail, partaient étudier ou entamaient un voyage à l’étranger. Le vide qu’elles laissent ne pourra jamais être comblé.

Le plus jeune, Leopold Hecht, avait 20 ans et se rendait en métro à ses cours de droit à l’université Saint-Louis. Le plus âgé, André Adam, 79 ans, ambassadeur honoraire de Belgique avait déposé son épouse à l’aéroport, où celle-ci devait embarquer pour les États-Unis avec leur fille.

Nos pensées vont également aux blessés qui ont survécu à ces attentats et qui portent dans leur chair et dans leur âme les stigmates douloureux de ces attentats meurtriers. Il y a aussi les familles, des enfants qui doivent désormais vivre avec l’absence d’un être cher.

En 2022, le terrorisme reste toujours un défi auquel nous devons être attentifs. Il est de notre devoir de démocrates de continuer à œuvrer pour que nous puissions vivre dans un monde plus sûr. Notre vigilance est toujours de mise mais ne nous laissons jamais gagner par la peur et la haine. C’est avec le cœur et la raison qu’il nous faut aller de l’avant.

Comme l’exprime si bien l’auteur anonyme d’un message affiché dans la station de métro Maelbeek au lendemain des attentats : "Les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes et c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix". Une citation plus que jamais d’actualité.

J’adresse aussi notre profonde reconnaissance à toutes celles et ceux qui se sont portés au secours des victimes et à celles et ceux qui aujourd’hui encore les accompagnent au quotidien.

Six années se sont écoulées depuis ces attentats. Les paroles sont toujours maladroites lorsque le destin frappe aussi brutalement.

Puis-je vous demander de bien vouloir observer quelques instants de recueillement à la mémoire de celles et ceux qui ont été fauchés par l’aveuglement fanatique et la folie meurtrière ?

Eliane TILLIEUX