L’allongement du congé de deuil accordé anticipativement à tous les travailleurs endeuillés suite aux inondations
Ce mardi 20 juillet, c’est un pays entier qui s’est figé dans la douleur. La journée de deuil national fut l’occasion de nous recueillir en rendant hommage aux trop nombreuses victimes des inondations de la semaine dernière, lesquelles ont été dramatiquement meurtrières.
Ces circonstances pénibles viennent nous rappeler combien toute vie humaine est précieuse et éphémère. Elles créent aussi, auprès des familles endeuillées, le sentiment de manque et d’injustice, de révolte quelquefois. Ceux qui restent affronteront cette épreuve avec plus ou moins de force.
C’est parce que nous sommes toutes et tous différents face à la disparition d’un proche que le congé de deuil a été réformé. Depuis près de 60 ans, le congé de deuil accordé à un travailleur touché par la perte d’un proche est de 3 jours, à prendre entre le jour du décès et l’enterrement du défunt. La loi du 27 juin 2021 autorise l’allongement du congé de deuil à 10 jours.
« Cela faisait des années que l’allongement du congé de deuil faisait l’objet de discussions », explique Sophie Thémont, députée PS, qui a soutenu la proposition de réforme à la Chambre. « Parce que nous encaissons toutes et tous différemment la douleur et le manque, il fallait que l’allongement du congé de deuil devienne réalité. Il fallait aussi laisser au travailleur endeuillé la liberté de choisir le moment où il voulait disposer de ses 7 jours supplémentaires dans l’année qui suit le jour du décès, avec maintien de la rémunération. »
La nouvelle loi entre en vigueur le 25 juillet 2021. Elle ne s’applique donc normalement que pour les décès survenus à partir de cette date. Mais face aux événements tragiques récents, le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne est décidé à reconnaître l’application immédiate de ce droit au congé.
« Il serait à la fois inconcevable et inhumain de ne pas permettre aux personnes affectées par la disparition d’un partenaire ou d’un enfant, lors de l’épisode tragique de la semaine dernière, de ne pas se voir accorder l’extension du congé de deuil ni de choisir le moment pour en bénéficier », explique le vice-Premier ministre. « C’est pourquoi j’autorise une interprétation de la loi afin d’y inclure les décès survenus avant le 25 juillet 2021. Tous les travailleurs endeuillés à la suite des récentes inondations pourront donc bénéficier des 10 jours de ce congé spécial. »
Dans le but de ne pas créer de discrimination entre les travailleurs, cette interprétation de la loi et ses conséquences (allongement du congé de deuil et dérogation à la période pendant laquelle ces jours doivent être pris) vaudront pour tous les décès, qu’ils soient ou non liés aux inondations survenues lors des 14, 15 ou 16 juillet.