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Commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda Namur, le 27 avril 2024

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Mesdames et Messieurs membres d'Ibuka,

Mesdames, Messieurs,

 

 

Trente ans.

 

Trente ans, c’est l’âge qu’un jeune adulte pourrait avoir lorsqu’il entame sa carrière professionnelle ou lorsqu’il fonde sa famille … C'est l'âge de l'envol…

 

Malheureusement, ce n'est pas cet anniversaire que nous célébrons aujourd'hui.

 

C'est un anniversaire effroyable qui, en anéantissant près d'un million de vies, en déversant haine et violence, a irrémédiablement entaché l'histoire de l'humanité. Une ligne du temps brisée, à jamais broyée. Dans la barbarie et l’ignominie la plus totale, des génocidaires ont ôté toutes ces vies. Quantité de noms, surnoms et prénoms appartiennent désormais au passé.  Des vies précieuses, uniques et irremplaçables, dont l'humanité a été précocement et brutalement privée. Béantes sont les plaies où peine, colère et douleur se sont invitées.

 

En 1994, le génocide des Tutsis au Rwanda a dévoilé les abysses de l’inhumanité et l’apogée de la violence.

 

Aujourd’hui à Namur, nous voulons aussi rendre un hommage appuyé et ému au 2ème bataillon des Commandos de Flawinne et aux familles et proches des dix paracommandos assassinés à Kigali le 7 avril 1994 sous l’uniforme des Nations Unies. 

 

En 1997, le Sénat belge a institué une commission d’enquête relative aux événements survenus en 1994 au Rwanda. En 2004, à l’occasion du dixième anniversaire de ces événements, la haute assemblée adoptera une résolution sur le génocide des Tutsis au Rwanda et l’assassinat des ressortissants belges. 

 

En l’an 2000, le premier ministre, Guy Verhofstadt, qui fut rapporteur de la commission, reconnaitra la responsabilité belge et présentera ses excuses au nom de notre pays au peuple rwandais.

 

Mesdames,

Messieurs,

 

La Convention de 1948 adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies définit le génocide comme une série d’actes criminels « dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

 

C’est en 2015 que cette même Assemblée générale instaure, à la date du 9 décembre, une Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime.

 

Dès lors, en 2020, la Chambre des représentants adopte la résolution tendant à organiser chaque année, le vendredi le plus proche du 9 décembre, une journée de réflexion autour de la question du génocide et qui réunit experts et passeurs de mémoire, tout en y associant la jeunesse et la société civile.

 

En 1995, la Chambre adopte la loi réprimant la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale. Et c’est en 2019 que notre assemblée élargit la condamnation du négationnisme aux autres génocides reconnus par les juridictions internationales. Par ailleurs, chaque année l’asbl Ibuka organise un colloque de commémoration au sein de la Chambre des représentants.

 

Les mots ont le pouvoir de déshumaniser et de falsifier, voire d’effacer l’Histoire. Mais les mots peuvent heureusement aussi revitaliser : en hommage ultime aux victimes, il est essentiel que la vérité émerge auprès des opinions publiques. C’est là notre devoir de mémoire. Garder le silence, demeurer indifférent, c'est priver d’existence, c’est anéantir indéfiniment. Nous partageons toutes et tous une humanité commune. Dans un monde plus que jamais interdépendant, même si 8000 kilomètres nous séparent, notre pays reste lié à cette terre où des murs restent criblés de balles, et qui a vu ensevelir 1 million de suppliciés : le pays des mille collines.

 

Quand il n’y a plus de larmes pour pleurer, comment se relever ? D’où les survivants ont-ils puisé cette force inouïe pour continuer, pour que justice soit rendue ?

 

Combien de fois avons-nous entendu ces mots : « plus jamais cela » ? Notre humanité est-elle immuablement vouée aux répétitions tragiques ? Depuis ces terribles événements de 1994, l’extrémisme et la polarisation aveugle continuent de répandre violence et déshumanisation. Au sein de nos sociétés, il est de notre responsabilité individuelle et collective de lutter contre la discrimination, la haine et le négationnisme. 

 

Je tiens à saluer ici les actions menées par les membres d’Ibuka – Mémoire et Justice dans leur engagement inlassable pour honorer la mémoire des victimes, accompagner les victimes et leurs proches dans la lourde tâche de combattre l’impunité et de promouvoir la justice. La solidarité décuple force, courage et persévérance. Chaque rencontre fondée sur un dialogue humaniste et une écoute mutuelle nous rapproche un peu plus de notre humanité commune.

 

Pour conclure, et rappeler notre responsabilité à l’égard des jeunes, je voudrais citer l’intellectuel et artiste rwandais Cyprien Rugamba, assassiné avec son épouse et six de leurs enfants le 7 avril 1994 :

 

"Le Rwanda est la preuve que l'esprit humain

peut guérir des blessures les plus profondes

et qu'une société plus résiliente peut

émerger des tragédies les plus sombres".

 

Je vous remercie.

Eliane TILLIEUX

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