Commémoration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale 8 mai 2023
À l'occasion de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, jeunes et représantant·es des associations des anciens combattants se sont réunis dans l'hémicylce pour participer ensemble à une animation des Territoires de la Mémoire, le centre d'éducation à la résistance et à la citoyenneté créé par d'anciens prisonniers politiques rescapés des camps nazis. J'ai pu, en introduction, leur adresser ces quelques mots :
Mesdames, Messieurs,
C’est toujours un grand plaisir pour moi d’ouvrir les portes du Parlement à des jeunes, et des moins jeunes, surtout lorsqu’il s’agit de commémorer la fin d’une guerre traumatisante. C’est sur les cendres des champs de bataille que s’est construite l’Europe nouvelle, renforcée par la réconciliation et le ferme espoir queplus jamais l’horreur ne se reproduirait. Or, depuis lors, bien des conflits ont éclaté, tout aussi barbares, même à nos portes, comme pour nous rappeler que la vigilance reste plus que jamais de mise, qu’il ne faut jamais céder à la haine mais au contraire œuvrer ensemble à la préservation de nos valeurs démocratiques.
Les parlements doivent être au cœur des processus de prévention des conflits, de médiation, de réconciliation et de rétablissement de la paix. Nous devons nous attaquer aux causes profondes des conflits, en promouvant la démocratie, la bonne gouvernance, les droits humains et le développement durable.
La tentation est grande parfois de céder aux sirènes du populisme et de l’extrémisme, et plus encore en période de crise. Toute forme d’extrémisme est pourtant susceptible de mettre en péril la cohésion sociale, ingrédient indispensable à la paix.
Il faut se rappeler qu’une guerre comme celle de 40-45, ce sont des millions de morts et de blessés, des disparus, des villes entières détruites, bref, une désolation totale qu’aucun d’entre nous n’a envie de connaître.
Nous sommes trop jeunes pour avoir connu la liesse qu’a entraînée la libération à travers toute la Belgique mais nous connaissons néanmoins le bonheur de vivre en paix.
La guerre en Ukraine nous a subitement rappelé que la paix est fragile, qu’il suffit d’une étincelle pour déclencher une rébellion voire une guerre. D’où l’importance de comprendre les mécanismes qui sous-tendent la cristallisation des oppositions.
Le CRISP, en collaboration avec l’asbl Territoires de la Mémoire, va vous exposer quelques éléments de réflexion qui, je l’espère, vous seront utiles chaque fois qu’il s’agira de faire preuve de circonspection et de discernement.
Je cède à présent la parole à Mme Caroline Sägesser, docteure en histoire et chargée de recherches au CRISP.