20 ans d'activité parlementaire ! 22 février 2024

Ce vendredi, j'ai fêté 20 années de mandat parlementaire ! 

Découvrez le discours que André Flahaut m'a adressé pour cette occasion : 

Madame la Présidente,

Chère Éliane,

Permets-moi d’utiliser le tutoiement…

Lorsque tu as commencé ta vie politique, aurais-tu imaginé un seul jour accéder au perchoir de la Chambre ? Aurais-tu imaginé un seul jour tenir ce maillet – celui de la plus haute institution de l’État et de la démocratie ?

C’est un rêve un peu fou… Mais, il faut avoir des rêves un peu fous !

Ce maillet, depuis la création de la Belgique, 51 personnes l’ont tenu avant toi. Tous des hommes ! J’étais le 48^e.

Les temps changent, les institutions aussi… Et c’est très bien ainsi !

Originaire de Namur, diplômée en traduction et en management public, tu as d’abord œuvré à la Société wallonne des Eaux. L’eau : une ressource vitale, ici comme ailleurs ! Et puis, de rencontre en rencontre, tu constates d’emblée l’impact des choix politiques sur le quotidien des gens et surtout la faible présence de femmes en politique.

Ceci te pousse à rejoindre le Parti socialiste, dont les valeurs de solidarité, d’égalité, d’ouverture et de pluralisme, entre autres, répondent à tes convictions ; aux miennes aussi ; aux nôtres.

Tu es élue en 2000 au Conseil provincial de Namur, puis au Conseil communal en 2006.

À partir de 2004, voici vingt ans tout juste, les Namurois t’élisent au Parlement wallon avec des scores qui ne manquent pas de faire pâlir tes collègues masculins.

En 2009, tu es désignée ministre régionale de la Santé, de l’action sociale et de l’égalité des chances, puis de l’Emploi et de la formation en 2014. À chaque fois, tes préoccupations sociales et ton souci de la personne accompagnent et nourrissent ta démarche. Ces valeurs humaines, tu les as rivées au corps.

De la région au fédéral, il n’y a qu’un pas... et inversement. Ce pas, tu le franchis d’ailleurs en 2019 avec beaucoup d’aisance et de spontanéité. Te voilà élue à la Chambre avant d’en assurer la présidence à partir du 13 octobre 2020, pleinement consciente du rôle et de la place de cette institution au cœur de la démocratie.

Cette institution où j’ai été présent 30 ans, 11 mois et 29 jours. Les services du protocole veulent qu’on n’arrondisse pas à l’unité supérieure… donc, presque 31 ans !

La charge est délicate, j’en sais quelque chose. Patrick le sait aussi… Elle exige, cette fonction, une habileté particulière pour concilier les droits de la minorité avec les exigences de la majorité ; pour mettre en musique les travaux de l’Assemblée ; pour tâcher de donner un peu de cohérence à la diversité des idées et des opinions dans le respect de toutes et tous.

Au perchoir, on surplombe, on domine. Mais le perchoir expose aussi, parfois, aux vents contraires. Toutefois, tu as su trouver le ton juste pour apaiser les tensions et résoudre les conflits par-delà les clivages politiques et philosophiques.

Tu as également dû faire face à des défis inédits. Je pense notamment à la pandémie de COVID-19 qui a imposé une réforme profonde de nos méthodes de travail. D’ailleurs, qui pourrait oublier nos réunions virtuelles ? Celles et ceux qui les ont vécues en savent quelque chose… Certains voudraient y revenir. Je n’en suis pas !

En tout cas, par ta ténacité et tes idées novatrices, par ton dynamisme, tu as su faire évoluer l’image de la femme en politique.

Incontestablement, cette 55^e législature a marqué un tournant vers l’égalité des genres. Pour la première fois :

• une femme y est devenue Première ministre ;
• trois départements régaliens sont aujourd’hui dirigés par des femmes ;
• ainsi que les deux Assemblées fédérales.

Ceci dit, n’oublions pas tes autres combats : la préservation de l’environnement, la participation citoyenne ou encore l’ouverture à l’Europe et au monde. Entre autres, tu as introduit la traduction en langue des signes et lancé des initiatives solidaires au sein de la Chambre.

Tu es très attachée à la démocratie parlementaire. Je le suis également.

À côté de la diplomatie traditionnelle, celles des diplomates de profession, nos Assemblées ont un rôle exceptionnel à jouer ; un rôle crucial. Nous y tissons des liens internationaux ; nous renforçons des partenariats ; nous faisons passer des messages plus politiques, plus engagés sans avoir à rajouter deux virgules et trois points de suspension…

Madame la Présidente,

Chère Éliane,

Tu es devenue la première Présidente de la Chambre, je l’ai déjà dit. Tu as exercé tes fonctions avec une belle détermination ; avec courage ; avec conviction. Je cherche des défauts, je n’en trouve pas…

On peut, je crois, t’applaudir !

Ainsi, tu es devenue le visage de toutes celles et de tous ceux qui depuis des décennies se sont mobilisés pour faire changer le monde politique et inscrire l’égalité au cœur de nos sociétés.

Encore une fois, BRAVO !

Pouvais-tu espérer un plus beau destin ?

C’est un des plus beaux mandats !

La Chambre est un lieu d’exception !

Les équipes et les services y sont remarquables !

Il me reste – au nom de toutes et tous ici présents – à te souhaiter le meilleur pour la suite, à la Région. Que les élections te permettent de réaliser tes rêves… tout en sachant qu’en politique, je ne cesse de le répéter, c’est toujours ce à quoi on ne s’attend pas qui arrive !

André Flahaut