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Mes chers collègues,
Beste collega's,
Avant toute chose, je tiens évidemment à vous remercier pour votre confiance. Avec sérénité, bienveillance et fermeté, je m’investirai dans l’exercice de la fonction pour mériter et garder votre confiance.
Je tiens aussi à saluer notre collègue Van Peel.
Pour la première fois dans l’histoire de notre Parlement, ce sont deux femmes qui se sont présentées pour occuper la Présidence. Quelle évolution ! Quelle révolution même !
Et ça, chers collègues, c’est une victoire que je souhaite dédier à toutes les femmes. A toutes les femmes qui nous ont précédées dans cette assemblée ! A toutes les femmes qui ont forcé l’entrée pour s’impliquer en politique, pour accéder au marché du travail, pour changer le monde, pour inscrire l’égalité entre les hommes et les femmes aux frontons de nos sociétés ! Pour défendre leur liberté !
Vraiment, du plus profond de moi-même, je veux partager ce moment avec toutes les femmes, mais pas seulement ! Je veux aussi, messieurs, chers collègues, partager ce moment avec tous les hommes qui se sont battus et se battent aussi pour l’égalité, la liberté et l’émancipation des femmes.
Mesdames, messieurs, notre pays aujourd’hui est dirigé par un gouvernement paritaire ; le Sénat et la Chambre sont présidés par des femmes : ce n’est pas anecdotique, ce n’est pas que symbolique, c’est en réalité révélateur de la vivacité de nos forces de progrès et de l’ouverture des mentalités de nos concitoyens. Je suis heureuse et fière de vivre ce changement dans nos institutions et dans notre société.
Monsieur le Président, cher Patrick, je sais que vous portez haut et fort ces valeurs d’émancipation et d’égalité.
Je tiens aussi à vous remercier pour avoir présidé à nouveau ce Parlement pendant cette année de crise. Crise politique, crise sanitaire, crise économique… Dans ces moments difficiles, le parlement est devenu un véritable chaudron.
Vous avez veillé à contenir cette assemblée et à canaliser la colère, l’énergie, les débats houleux ou enflammés, les dizaines de textes et centaines d’amendements, pour permettre à notre pays de faire face aux ravages du COVID.
Malgré les pouvoirs spéciaux, malgré la distanciation, cette assemblée est restée vivace, travailleuse et dynamique pour apporter autant de réponses et solutions.
Vraiment, je souhaite vous rendre hommage : vous avez exercé cette présidence avec tout le professionnalisme, la sérénité, l’expérience, le charisme et l’élégance que nous vous connaissons.
Je l’ai dit : dans l’adversité des derniers mois, la Chambre a montré une nouvelle fois toute son importance. Elle a montré la vigueur de son action dans la recherche de solutions et de compromis.
Aujourd’hui, occuper ce siège est pour moi un honneur mais aussi avant tout un devoir.
Le devoir de permettre à chaque collègue, à chaque Groupe, de s’exprimer et de faire entendre sa voix au sein de cette maison de la démocratie de notre pays. Ce devoir, je le remplirai en bonne intelligence avec chacun d’entre vous mais aussi avec les services de notre assemblée – les femmes et les hommes qui les composent – et qui nous permettent chaque jour d’assurer la qualité et le bon déroulement de nos travaux.
Des travaux essentiels et auxquels nous devons continuer d’insuffler un nouveau dynamisme au sein d’un fédéralisme de collaboration.
J’en profite aujourd’hui pour remercier chaleureusement tous les services, toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de la Chambre pour la qualité de leur travail, leur disponibilité et leur professionnalisme.
Le respect de la démocratie et l’exercice de la démocratie sont l’ADN de cette assemblée.
En plus des défis actuels, beaucoup parlent de la préparation du « monde de demain ». Cela ne peut pas être qu’un slogan. La Chambre doit s’emparer de débats de long terme, en plus évidemment de ses fonctions de contrôle de l’action du gouvernement.
Et les enjeux ne manquent pas : avenir des soins de santé, relance économique durable, lutte contre la pauvreté et les discriminations quelles qu’elles soient, sécurité, pérennité de notre système de sécurité sociale et de nos pensions, défense des droits humains et des libertés fondamentales, lutte contre le réchauffement climatique, digitalisation, la place de notre pays face aux défis européens et internationaux…
Face à ces enjeux, à ces défis parfois, la participation citoyenne doit être une priorité.
Le Parlement doit être repensé et modernisé pour être véritable maison de la démocratie participative.
Une maison de la démocratie ouverte aux citoyens qui pourront être à nos côtés pour lancer des initiatives législatives, des citoyens que nous rejoindrons au sein de panels qui repenseront nombre d’enjeux.
Une maison de la démocratie ouverte à la société civile, ouverte aux universités, pour repenser vraiment le monde de demain et les grandes libertés fondamentales et constitutionnelles, ouverte aux autres niveaux de pouvoirs, je pense à la conférence annuelle des bourgmestres que nous accueillerons.
Une maison de la démocratie ouverte mais prête aussi à partir en tournée comme nous le suggère l’accord de gouvernement.
Cette idée de tournée, c’est un parlement qui va à la rencontre des citoyens, ce sont des parlementaires qui quitteront l’hémicycle pour rencontrer les citoyens. Nous devrons ensemble réfléchir à comment s’ouvrir aux jeunes et aux moins jeunes et à comment aller à leur rencontre. Je mettrai sur pied très prochainement un groupe de réflexion pour avancer vers une démocratie plus participative encore.
La vivacité et la qualité de notre travail se mesurera aussi à notre capacité d’être à l’écoute, de partager notre droit d’initiative, de moderniser notre société, de dialoguer largement.
Enfin, j’aimerais souligner l’importance du multilatéralisme, de la diplomatie parlementaire et de l’Union européenne.
Notre pays a toujours été un fer de lance du projet européen. En 2024, la Belgique assurera la présidence tournante du Conseil européen.
Je souhaite vraiment que le Parlement puisse être associé à la préparation de cette présidence. La Chambre, avec les citoyens, doit être une force de propositions pour construire l’Europe de demain. Je prendrai des initiatives concrètes via un groupe de réflexion ouvert à la société civile, aux ONG, aux partenaires sociaux et aux universités pour renforcer l’Europe des citoyens.
Encore une fois, chers collègues, je tiens à vous remercier pour votre soutien et, tous ensemble unis dans nos différences, permettons à notre noble institution de mener au mieux ses missions essentielles au service de toutes les habitantes et tous les habitants de notre pays.
Je vous remercie pour votre attention.